Lumière des ténèebres, endroit vivant et coloré. Enfin j'y étais à nouveau. Je revenias en effet d'un long voyage chez ces idiots. Mon pelage était encore imprègné de l'odeur de la ville, une odeur de pollution, de mort et de misère mais aussi une odeur de peur et d'inconnu. Le son des milles voitures et des passant criant à qui mieux mieux et se bousculant pour un rien bourdonnait encore dans mes oreilles alors que je courrais dans ce bois, cet endroit respirant la neutralité au maximum. Ce n'était pas qu'une impression, l'apparence même du lieu le démontrait. Pourtant, la joie se lisait dans mes yeux, le sol sous mes pattes était réel, naturel, non pas une médiocre création destinée à éliminer tout végétal tentant de survivre. J'étais de retour chez moi. Bientôt, je stoppai, au dessous de moi s'étendait la sombre forêt. Je souris de plus belle, j'allais encore une fois m'amuser. Je repris ma descente, les oreilles dressées, les yeux écarquillés, une odeur, une proie. La chasse était ouverte et ce soir, j'aurais droit à un vrai repas et non à de la viande séchée et salée, déjà touchée, manipulée par l'homme. Soudain, je la vis, c'était une chèvre de montagne, une proie facile pour le félin que j'étais. Calme, contrôlant le rythme de mes pas, j'avancai en silence, me refusant à user de mon don pour si peu, préservant le plaisir de la chasse.
*Encore un peu, juste un peu plus près...voilà, parfait!*
D'un bond, j'attéris sur le dos de la chèvre, lui arrachant un bêlement affolé. Je plantai mes crocs dans la chair de son cou, maculant le sol de sang frais et laissant l'animal rendre l'âme entre mes crocs rougis. Lentement, sans me presser, j'allai dévorer mon repas. Ce n'est qu'après m'être restaurée que je finis de redescendre la montagne et que j'atteignis la sombre quiétude de la forêt et ses innombrables sons et odeurs.
*Enfin, il était temps que je quitte le monde des humains, j'empeste! Mais...quelle est cette odeur? Un nouvel animal? Quelqu'un à qui parler? *