Rumeurs ou réalité ? [ Libre ]

Pourquoi a-t-il fallu que je vienne ici ? Cet endroit ne m'inspire pas... Mais si je devais à chaque fois me fier à mes impressions, je ne serais sans doute plus rien dans ce bas monde...
Le monde des hommes ne vaut décidément pas mieux que "notre" monde, il est aussi laid et aussi hypocrite, je ne dois pas espérer en tirer quelque chose. Si seulement j'étais plus fort... Si seulement j'acceptais mes défauts en cessant de me maudire... Mon courage ne va pas au delà de mes propres ambitions, je ne suis qu'un bon à rien qui passe son temps à vagabonder pour tenter d'oublier lâchement ses défauts...

Le temps n'était pas très clément ce jour, Sad, ou plutôt Ren, marchait paisiblement entre les ruelles une fois de plus, bien que pas très habitué à ce monde plein de mystères et plein de dangers. La pluie tombait abondamment, ce qui ressuscitait une douce-amer mélancolie dans le cœur de l'étalon camouflé, cette même mélancolie qui l'avait assaillit à plusieurs reprises, celle-là même qui déchire les cœurs... Ren ressentait d'ailleurs un petit pincement dans le sien. Il ne savait pas quoi faire à présent, la pluie tombait et lui rappelait sa seule, sa précieuse alliée, la pluie elle même qui accompagnait ses larmes lorsqu'il se sentait envahi d'une tristesse inexplicable.

Les gens autour de lui se hâtaient d'aller s'abriter chez eux, quelques uns déployaient leurs parapluies, à l'exception des sans abris qui demeuraient sous la pluie à contempler le vide. Une larme perla le long de la joue du jeune homme, il baissa la tête et continua son chemin les mains dans les poches. Il ne savait pas ce que lui réservait la journée, il s'était hasarder entre les étroites ruelles désertées jusqu'à atteindre de la rocaille qui ressemblait vaguement à des ruines, elles étaient éparpillées un peu partout sur le sol d'ailleurs. Ren resta un moment à contempler l'ancienne bâtisse qui devait sûrement être majestueuse et flamboyante autrefois, une brindille dans la bouche il s'approcha tranquillement de l'entrée, il avait entendu depuis peu ces étranges rumeurs à propos de ruines hantées. Ren n'y croyait pas tellement mais la curiosité et la volonté d'en avoir le cœur net guidaient ses pas jusqu'à l'entrée, néanmoins il n'eut pas vraiment le temps d'entrer. Il ne savait pas vraiment que le périmètre était sécurisé depuis peu, un des gardes l'interpela sans le voir.
- Halte ! Qui va là ?

- "..."

L'étalon camouflé préférant la discrétion, ne répondit pas et entra silencieusement dans les ruines et se mit contre un mur en attendant que la menace ne disparaisse. Entre temps il s'avança dans les profondeurs du lieu et jeta rapidement un regard sur les environs, c'était plus ruineux que ce qu'il pensait. Mais étrangement, il avait l'impression de ne pas être seul ici...

Lorsque l'on est un loup qui s'est familiarisé et qui a apprivoisé les odeurs humaines, aucun problème pour passer discret. Enfin, ignorons les journées précédentes, car il n'avait pas vraiment fait long feu avec ses courses poursuites sans arrêts... Disons qu'aujourd'hui, c'était plutôt un jour de congé, un moment où prendre une pause. La ville entière semblait se glisser dans les bras de Morphée. le temps instable avait laissé la pluie laver les trottoirs dérisoires, ainsi que les larmes d'un jeune homme-animal. Dois-je vous avouer, pour Kaos, voir un animal qui prenait la forme d'un humain, récemment, ce n'était pas bien fameux. Il en sortait de partout.

Tout le monde pouvait l'air, d'autres ressortant plus du paysages que d'autres, avec des habitudes étranges ou des expressions inédites. C'est l'odeur et le coup du hasard qui guidèrent notre fervent aventurier, qui, tête dans les nuages, se hasardait un peu partout dans les ruelles, les intersections et les secteurs désertés. Rien n'avait attiré son attention, rien ne lui avait dit de se balader un peu à l'orée de la ville, y retrouver les ruines d'un somptueux château d'antan. Rien. Seul le hasard, ses pas et la position du vent l'avaient guidé en dehors de son train train habituel pour y suivre une odeur qui ressortait des autres. L'odeur de l'aventure, douce effluve qui rappelait l'adrénaline, l'exaltation habituelle que l'on subit après la découverte de quelque chose de fameux.

Même si cette chose en tant que telle n'était qu'un amas de pierres bosselées au sol meuble qui plus est sécurisé par les autorités humaines. Il en demeurait une découverte - sa découverte - phénoménale, aussi ridicule soit-t-elle.

Oh car, détrompez-vous! Pour un chien, ou tout autre canidé, trouver quelque chose que personne n'a jamais osé daigner chercher, c'était tout un exploit! Et c'en fût un d'abord pour le loup, qui, secoué d' épouvante, se recula bien rapidement. Son regard changea pourtant, luisant d'un éclat malveillant, éveillant son acuité intellectuelle. Sa curiosité le mènerait définitivement à sa perte, décidément!... D'abord surpris, effrayé, il se calma bien rapidement en s'approchant, marchant à tâtons pour s'engager dans le secteur baigné d'une trop dense brume.

Un mélange de pluie, de gel et d'humidité, qui rendait l'endroit inconfortable et trop renfermé. Inutile de dire qu'un claustrophobe aurait pris ses jambes à son cou sans se poser plus de questions. Seulement, notre aventurier aux yeux bleus était loin d'être ainsi, et déjà ses sens s'aiguisaient. Ses oreilles taisaient les bruits courants pour ne détecter que les intrus. Ses pupilles devenaient si grosses qu'il lui était presque possible de voir derrière lui. Et enfin, sa truffe - son nez sous forme humaine - humectant lentement, s'imprégnant des différentes odeurs qui régnaient tout autour de lui.

Il pouvait retenir le lichen, un ton plutôt doux, autant la sienne que les pierres différentes qui s'entre-chevauchaient, formant sans doute autrefois un mur. Soudain, ses yeux s'écarquillèrent, la sueur lui collant à la peau, faisant volte-face, un grand sourire espiègle striant ses lèvres. Une conversation. Une conversation agitée, indistincte entre deux hommes qui portaient un lourd équipement. Kaos n'en fit pas une, ni deux, passa une main sur son visage pour se vêtir d'une casquette, puis, passant ses griffes le long de son corps.

- " Halte! Qui vas-là? "

Le loup s'effaça discrètement effleurant à peine le sol de ses pas, puis, retomba devant l'homme, essoufflé.

- C'est moi! On m'a envoyé pour prévenir que les autorités avaient du mal avec un crime. Ils m'envoient chercher du renfort!

Interloqué, l'homme planta son regard perçant dans celui du loup, qui, sous forme humaine, semblait lacéré de partout, les plaies ouvertes, le souffle court. Le garde secoua sa tête et demanda presque aussitôt:

- " Mais enfin, jeune-homme! Que t'es-t-il arrivé?! "
- C'est la bête! répondit Kaos d'un air affolé.
Elle est incontrôlable, elle s'est même attaquée à plusieurs autres innocents!

Le garde mit la main devant sa bouche, secoué d'un frisson incertain. Une bête pareille en ville !? Il mit rapidement sa main dans ses cheveux pour garder sa dignité, même si ses jambes tremblaient malgré lui.

- " Un monstre pareil! À quoi ressemble-t-il? "
« Eh bien... » fit le pseudo blessé en faisant mine de réfléchir, avant de porter un regard terrorisé dans celui du garde,

- C'est un gros chien blanc aux yeux injectés de sang...!
- " C'est pas vrai! Encore cette bête!... "

Le garde n'attendit pas plus longtemps: Il fila en direction de la ville, rajustant son équipement en route. Kaos resserra ses côtes, la douleur fulgurante. La silhouette au loin s'éloignait, pourchassée par plusieurs autres collègues qui avaient entendu l'appel. Jusqu'à disparaître complètement. Peu à peu, il relâcha son étreinte, un sourire ironique fendant peu à peu son visage. Il haussa finalement un sourcil, s'épousseta les manches du revers de la main.

- Keh, c'est presque trop facile! 'Devraient se servir de leur têtes...

Puis, monologuant, seul, comme s'il avait l'impression que cet endroit était désormais sien.

- Ça a quand même gâché mes plus belles fringues... Bleh. Kaos fit la moue, l'air profondément déçu. Ses yeux pourtant, n'affichaient aucune déception particulière, au contraire, brillant par la malice de ses gestes. Il n'aurait pas dû naître loup, mais renard!

- Tant pis, voilà le prix à payer pour un peu d'aventure!... Hardi, camarades...

Dans l'impression que sa voix seule apaisait le silence oppressant des lieux, Kaos porta les mains à ses poches, se mit à siffloter un air gai, aussi jovial que son esprit put l'être. Il n'eut évidemment pas remarqué, sous les feux de l'action, la silhouette presque invisible du cheval qui s'était plaqué contre le mur, échapper aux yeux des gardes. Enfin, avec un petit coup du destin, il venait de les éviter sous la mise en scène du loup à toison blanche qui dans une démarche joyeuse, en venait presque à gambader entre les pierres et les murs à moitié détruits de ces vestiges funestes.

[ Pourquwa paw no prowblem x3 j'éditerais aussi xD ]

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